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Bonjour tout le monde, pouvez-vous m'aidez à répondre à cette question " En quoi le poème d'Aragon est un texte engagé ?" Le poème en question est "Le musée Grévin" Voici le poème : J’écris dans un pays dévasté par la peste [...]Un pays pantelant sous le pied des fantoches Labouré jusqu’au cœur par l’ornière des roues Mis en coupe réglée au nom du Roi Pétoche Un pays de frayeur en proie aux loups garous J’écris dans ce pays où l’on parque les hommes Dans l’ordure et la soif le silence et la faim Où la mère se voit arracher son fils comme Si Hérode régnait quand Laval est dauphin J’écris dans ce pays que le sang défigure Qui n’est plus qu’un monceau de douleurs et de plaies Une halle à tous vents que la grêle inaugure Une ruine où la mort s’exerce aux osselets J’écris dans ce pays tandis que la police À toute heure de nuit entre dans les maisons Que les inquisiteurs enfonçant leurs éclisses Dans les membres brisés guettent les trahisons J’écris dans ce pays qui souffre mille morts Qui montre à tous les yeux ses blessures pourprées Et la meute sur lui grouillante qui le mord Et les valets sonnant dans le cor la curée J’écris dans ce pays que les bouchers écorchent Et dont je vois les nerfs les entrailles les os Et dont je vois les bois brûler comme des torches Et sur les blés en feu la fuite des oiseaux J’écris dans cette nuit profonde et criminelle Où j’entends respirer les soldats étrangers Et les trains s’étrangler au loin dans les tunnels Dont Dieu sait si jamais ils pourront déplonger J’écris dans ce décor tragique où des acteurs Ont perdu leur chemin leur sommeil et leur rang Dans ce théâtre vide où les usurpateurs Ânonnent de grands mots pour les seuls ignorants J’écris dans la chiourme énorme qui murmure J’écris dans l’oubliette au soir qui retentit Des messages frappés du poing contre les murs Infligeant aux geôliers d’étranges démentis Comment voudriez-vous que je parle des fleurs Et qu’il n’y ait des cris dans tout ce que j’écris De l’arc-en-ciel ancien je n’ai que trois couleurs Et les airs que j’aimais vous les avez proscrits Louis Aragon, Le Musée Grévin, VII, vers 1 à 56, 1943 Merci d'avance à ceux qui vont répondre.

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Réponse :

Explications :

Bonjour,

Il dénonce l'occupation de la France par les nazis :

Où j’entends respirer les soldats étrangers

Il ne les nomme jamais :

dévasté par la peste

en proie aux loups garous

les usurpateurs

Il dénonce les réquisitions:

Mis en coupe réglée au nom du Roi Pétoche

Il dénonce les déportations

Et les trains s’étrangler au loin dans les tunnels

Dont Dieu sait si jamais ils pourront déplonger

Il dénonce les arrestations arbitraires:

la police À toute heure de nuit entre dans les maisons

Où la mère se voit arracher son fils

Il dénonce le gouvernement français:

comme Si Hérode régnait quand Laval est dauphin

les valets sonnant dans le cor la curée

Il dénonce la faim et la misère

Dans l’ordure et la soif le silence et la faim

Il se réclame du drapeau français et donc de la République

De l’arc-en-ciel ancien je n’ai que trois couleurs