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Réponse :
-Au moment de l’extrait, Antigone a été arrêtée après qu’elle eut tenté de rendre les honneurs funéraires à son frère. Créon, le roi, doit décider de son sort. C’est donc une scène de conflit où Antigone s’oppose à son oncle et souverain.
Ces deux textes présentent une confrontation entre deux mêmes personnages mais des différences existent.
- on peut constater la brièveté des répliques : Antigone accepte son sort et ne cherche pas à se défendre : « que te faut-il de plus ? » répond-elle à la longue tirade de Créon. La question pourrait clore le dialogue, c’est une question qui n’appelle pas de réponse. Les actes qu’elle a commis, elle les assume pleinement.
- Le ton est sûr : pas de trace d’émotion, ni de trouble, la plupart des phrases sont déclaratives. Antigone dresse le constat d’une situation sans issue comme le soulignent les deux passages suivants : « Je suis ta prisonnière ; tu vas me mettre à mort », l’indicatif exprime la certitude, aucun espoir n’est permis. « Tout ce que tu me dis m'est odieux, (...) et il n'est rien en moi qui ne te blesse », la situation conflictuelle est affirmée sans possibilité d’évolution. Les protagonistes sont face à face physiquement comme dans les paroles : rien ne peut les unir.
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- Elle est présentée par Créon comme la figure de l’orgueil (hybris) : « l'orgueil sied mal à qui dépend du bon plaisir d'autrui. », il insiste sur le fait qu’elle n’agisse pas comme une femme devrait le faire : « c'est elle qui serait l'homme si je la laissais triompher impunément », indiquant par là même qu’Antigone désobéit à la condition féminine, qu’elle agit, poussée par son orgueil, comme seul un homme aurait le droit de le faire. De plus, elle se place au-dessus du jugement de Créon : à l’accusation de ne pas agir comme tout sujet du roi le devrait « Ne rougis-tu pas de t'écarter du sentiment commun ? », elle en appelle à ce qui dépasse la condition humaine : les devoirs dus aux morts « II n'y a point de honte à honorer ceux de notre sang », formule impersonnelle qui rappelle que ces devoirs n’appartiennent pas à la volonté de l’individu mais au devoir de l’humanité.
➜ Antigone apparaît ici comme une héroïne déterminée, qui n’agit pas en son nom propre mais en celui du devoir des vivants pour les morts.
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