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Explications :Écouter suppose toujours, en tant que préalables ou corollaires, l’intuition, ou l’évidence, d’un autre (imaginaire ou réel). C’est sans doute pourquoi, à sa faveur, le problème dominant reste de comprendre plus encore que d’expliquer.
Étymologiquement, les termes écouter, écoute, dérivant dans notre langue de la racine latine aus (impliquant les fonctionnalités de l’oreille, auscultare : ausculter, écouter, aux sens de diagnostiquer, guetter, espionner) indiquent une attitude ou un comportement d’investigation, à tout le moins de mobilisation, de concentration et d’attention, soit pour répondre à une menace, soit pour surprendre une proie ou un ennemi éventuels
Sans préjudice de nombre d’autres types et d’autres formes de…, établissant ainsi déjà, peu ou prou, la représentation d’un autre (que soi) vivant, le pressentiment d’une « altérité », dans notre environnement immédiat. L’image de la chasse, faisant intervenir le corps à travers des postures (Ardoino, 1990) (« aux aguets », « à l’affût », « tendre l’oreille »), en évoquant du même coup la vie et la mort, nous en fournit d’emblée une assez bonne impression. Si l’animal esquissait une phénoménologie, il y apprendrait au moins, à coup sûr, qu’il n’est pas tout seul. Le lien, fugacement entrevu à cette occasion avec l’idée de surprise, ne devra évidemment pas être négligé par la suite. S’intéresser à un tel objet, de façon exigeante, c’est-à-dire critique, n’est pas chose facile dans la mesure (ou la démesure !) où nous devrons nous référer pour ce faire, à la fois, quasi simultanément, à une notion très banale (j’écoute, j’entends, je perçois…) plus ou moins présente en chacun d’entre nous, à tout moment de notre existence, et à un concept très spécialisé, construit plus encore qu’élaboré, quand il s’agit d’une écoute de type professionnel.de toute artificialisation technique et méthodologique, produit de l’intelligence humaine, l’écoute est déjà, en effet, une disposition investigatrice (recherche et interrogation soutenues, sinon suivies, à propos de quelque objet), naturelle, plus ou moins spontanée ou calculée, impliquant un substratum somatique, corporel et sensoriel, susceptible de la mobiliser. Elle se traduit ainsi à travers des manifestations facilement observables chez certains vivants (animaux ou humains), dans les limites de leurs environnements immédiats. Quant à l’« explication » (Dilthey) du fonctionnement de ses processus, elle relève principalement d’un modèle d’intelligibilité biologique, mettant à contribution les sciences de la vie et les disciplines du comportement.
Ce sera, seulement ensuite, un dispositif (Ardoino, 2007), c’est-à-dire un système encore plus rationnel d’attitudes et d’instrumentations diverses, mis en place par des professionnels à des fins opérationnelles, stratégiques ou tactiques, contrôlé et (ou) évalué, en fonction des finalités qu’il poursuit comme des objectifs qu’il se donne plus explicitement. Nous sommes, alors, dans le cadre d’une « praxéologie » (logique de l’action, surtout soucieuse de l’optimisation de cette dernière). S’y affirmeront le règne de la méthode, d’une « rationalité instrumentale », de l’organisation, et, on le verra plus loin, une inflation de procédures plus formelles prenant le pas sur le jeu plus spontané des processus.
alors, de leur côté, considérés en tant que « praticiens de l’écoute » tous ceux qui, professionnellement, se reconnaissent en relations suivies et relativement durables, rémunérées ou non, avec d’autres personnes, aux fins d’apporter à celles-ci : aide, assistance, accompagnement, conseil, expertise, instruction, consultance, formation et éducation, soin, psychothérapie ou sociothérapie… Mais, bien entendu, les formes, l’étendue, la profondeur et la qualité de ces types respectifs d’écoute, varieront considérablement selon les contextes concrets, correspondant à telle ou telle des relations ou des actions que nous venons d’évoquer (sans prétendre pour autant à un recensement exhaustif). Dans toutes ces situations, l’écoute est rarement improvisée ou fantasque. En cela, c’est une compétence et une capacité, un « savoir-faire » (masquant trop souvent encore le « savoir être et devenir » [Ardoino, 1965] auquel il conviendrait de l’adosser), capitalisant expériences personnelles et professionnelles chez ceux qui l’exercent. Celles-ci dépendent encore, le plus souvent, d’une formation pratique plus ou moins spécialisée (n’excluant pas l’articulation avec une formation psychologique personnelle).
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