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Bonjour j’ai besoin d’aide sur cette exercice
Écrivez un paragraphe argumenté sur les dérives que pourraient engendrer l’eugénisme si on l’appliquait à la vie réelle


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Réponse :

Selon Albert Jacquard, ancien ingénieur à la SEITA ensuite spécialisé en génétique des populations ayant soutenu un doctorat en biologie humaine, et professeur ayant enseigné à l'UCL, et Axel Kahn, médecin généticien spécialiste des maladies génétiques, directeur de l'institut Cochin et membre du CCNE, dans leur débat "l'avenir n'est pas écrit", l'inné et l'acquis seraient indissociables.

Certains comportements ne semblent pourtant relever que de l'inné, comme la nutrition. 

Mais d'autres comportements pourraient avoir été inscrits dans nos gènes et sélectionnés par l'évolution comme semble l'indiquer les notes de cours du professeur Jean-Claude Ruwet. Une certaine espèce de perroquet ainsi étudiée, a été divisée en deux groupes : un groupe restant avec les parents, et par conséquent avec une éducation acquise, l'autre groupe étant séparé de ses géniteurs et ainsi totalement abandonné à ses comportements innés. Ce dernier groupe, n'ayant donc jamais appris par mimétisme, a su reconstruire son nid sur un modèle parfaitement identique à celui de ses géniteurs. Il s'agirait donc là d'un schéma comportemental complexe ancré dans les gènes, purement inné.

Certaines maladies génétiques, sont également uniquement déterminées par les gènes, comme la mucoviscidose, le daltonisme, la trisomie,...

D'autres comportements semblent au contraire, purement acquis. Les différences de cultures semblent en être l'exemple le plus évident. Le fait qu'un américain boive plus de soda qu'un européen par exemple, ou qu'il voie une nécessité plus évidente dans le fait de posséder une arme pour sa défense alors qu'en Europe cela pourrait paraître aberrant. 

Cependant, la conclusion la plus raisonnable semble être de revenir au point de vue d'Albert Jacquard et d'Axel Kahn.

En effet, pour ces deux savants, les gènes permettraient une "prédisposition" qui se verrait confirmée ou non par l'acquis. Reprenons l'exemple d'Axel Kahn ; si un homme est ainsi génétiquement prédisposé à devenir un brillant intellectuel mais qu'il se retrouve par la force des choses, privé de toute communication avec le milieu humain et élevé par des animaux, il n'aurait donc jamais pu exploiter sa génétique et ne jamais devenir un brillant intellectuel. Il est donc 100 % inné dans le sens où il a la capacité génétique de développer et de déterminer qui il est, mais il est également 100% acquis ; c'est son milieu culturel qui lui permet ou non d'exploiter ce potentiel génétique.

Au final, les gènes permettraient une potentialité innée qui serait soumise à un système socio-culturel acquis, et c'est la synthèse de ces deux éléments qui définit l'individu. Dès lors, l'eugénisme dans le sens d'une amélioration globale de l'humanité se basant sur le déterminisme génétique perdrait de sa pertinence. L'inné et l'acquis sont trop étroitement liés.

De plus, il est également important d'envisager les conséquences probables d'une telle politique eugénique avant d'en juger la dimension éthique. 

De telles théories peuvent en effet mener, et ont déjà mené, à des politiques extrémistes, telles que le nazisme ou le fascisme mussolinien. Les droits fondamentaux de l'homme n'y prévalent alors plus, laissant la place à un "droit des gènes". Système politique dangereux dont on ne doit que plus se méfier qu'il est dès lors plus tangible au vu de nos connaissances scientifiques actuelles. 

Certaines compagnies d'assureurs britanniques exploitent d'ailleurs déjà ces dernières. En effet, le principe de l'assurance "ndividuelle" se veut de fixer le prix en fonction du risque. Si vous êtes donc génétiquement plus prédisposé à certains problèmes cardiaques que d'autres, vous paierez plus cher.

Heureusement, la classe politique semble sensibilisée à ce problème et de nombreux débats apparaissent. La politique des assurances individuelles est d'ailleurs en cours d'interdiction en Belgique, étant estimée discriminatoire. 

La meilleure solution cependant pour éviter qu'une société ne se développe sur de pareils principes à mesure que les possibilités scientifiques s'améliorent semble encore, comme dans la majorité des pays européens, de garder un système d'assistance médicale et sociale.

D'autre part, l'eugénisme systématique en fonction de critères définis peut amener à une perte de la diversité génétique. Certaines caractéristiques considérées comme « tares » seraient alors éradiquées, à tort, car elles ont parfois un effet positif, voir protecteur pour les individus touchés.

De nombreux génies ou virtuoses par exemple, ont le syndrome d'Asperger.