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Le poète nous propose son regard sur le monde et il nous montre ce que nous ne saurions voir. La poésie peut-elle s'emparer de tous les sujets même de la laideur. C'est le projet de Baudelaire dans les Fleurs du mal qui se veut alchimiste pour transformer la boue en or. Est-ce la seule mission de la poésie? Voyons d'abord la vision de Baudelaire pour envisager aussi ses limites.
I. Baudelaire se veut alchimiste
Il veut montrer la laideur en la transformant. Il n'hésite pas à traiter de sujets qui peuvent heurter.
Une charogne
Les petites vieilles
Les aveugles
Le poison
Le revenant
Le mort joyeux
Le vin de l'assassin
La destruction
Les deux bonnes sœurs
Les métamorphoses du vampire
Les litanies de satan
Il veut nous forcer à regarder les laideurs de la ville, de la mort mais en utilisant une forme poétique aboutie, des images nouvelles.
Le poète est comme un alchimiste, il transforme la matière. Tout sujet devient poétique.
Ô vous ! soyez témoins que j’ai fait mon devoir
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence,
Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or.
Baudelaire (Projet d’épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal 1861 )
Remarque : un détail qui peut avoir son importance, dans le texte de l'épilogue, le poète s'adresse à la ville de Paris.
II. Cependant on peut aussi voir par l'imagination un idéal
Baudelaire propose des paysages exotiques, des régions inexplorées et idéalisées
Il évoque la femme tour à tour égérie, amie, inspiratrice et tentatrice.
Il renouvelle l'uimage du temps, du voyage.
Car l'imagination est la reine des facultés.
Ainsi le recueil des Fleurs du mal est en tension entre le laid et le beau, entre le spleen et l'idéal.
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