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Bonsoir
Dès la naissance, les petites filles et les petits garçons ne sont pas traités de la même manière par leur entourage.
Cette différenciation se poursuit au fil du temps, et conduit donc filles et garçons à se comporter différemment,
conformément aux stéréotypes de genre : on peut dire qu’on fabrique des petits garçons et des petites filles.
La notion de « genre » renvoie à l’idée que, au-delà des simples données biologiques liées à leur sexe, les hommes et
les femmes sont soumis à un ensemble de prescriptions en matière de comportements : on parle d’ailleurs de rôles
féminin et masculin. En clair, être un homme ou être une femme suppose d’adopter des attitudes et d’endosser des
valeurs spécifiques à notre sexe. Les comportements que l’on juge comme « typiquement » féminins ou masculins
sont en fait des constructions sociales, qui se mettent en place dès le plus jeune âge, au travers des interactions entre
l’enfant et le monde dans lequel il évolue. Dès la fin de sa deuxième année, un jeune enfant est capable d’identifier
dans son entourage des éléments (sa mère, mais aussi des jouets, des vêtements, des activités) qui relèvent du féminin
et d’autres qui relèvent du masculin. Il est intéressant de se pencher un peu plus en détail sur les mécanismes qui
amènent les enfants, qu’il s’agisse de filles ou de garçons, à intérioriser profondément les normes sexuées.
Contrairement aux idées reçues, les cerveaux féminins et masculins ne sont pas en soi différents. En revanche, le
processus de socialisation, c’est-à-dire l’ensemble des mécanismes par lesquels un individu intériorise les manières
de penser, de sentir et d’agir propre à son groupe, va petit à petit, dès le plus jeune âge, construire et faire fonctionner
différemment les personnalités des petites filles et des petits garçons. Les compétences stimulées ne sont pas les
mêmes, et la personnalité dite féminine ne va pas se développer de la même façon, du moins dans nos sociétés
occidentales : les compétences langagières sont en général plus développées chez les filles, tandis que la vision dans
l’espace est par exemple en moyenne bien meilleure chez les garçons.
Cette différence de compétences est en grande partie la conséquence d’une socialisation différenciée : les
interactions que l’on établit avec une fille et avec un garçon sont différentes, et ce dès la naissance. Les gestes sont
plus brusques avec les garçons, on les manipule davantage et on sollicite fortement leur motricité et leur tonicité.
Avec les filles, les adultes se montrent en général plus doux, plus calmes, et on veille bien davantage à leur apparence
physique (les rayons fille dans les magasins de vêtements pour enfants sont souvent plus étendus que les rayons
garçons...). Dès le plus jeune âge, garçons et filles se voient donc proposer des modèles de comportement très
différents, et vont grandir en s’identifiant à ces modèles.
Les attitudes différenciées des adultes sont renforcées par les jouets que l’on propose aux enfants. Dans les catalogues
de jouets, les garçons sont le plus souvent associés à des activités de bricolage, à des voitures et autres véhicules, à
des super-héros. Les garçons sont donc incités à développer des traits de caractère spécifique à leur genre : le
courage, la force, la brutalité... A l’inverse, les petites filles sont mises en scène en train de jouer avec des poupons,
à faire la cuisine, à se maquiller ou s’habiller en princesse : elles sont donc projetées vers ce qui ce qui constitue des
caractéristiques du genre féminin : la douceur, la gentillesse, la coquetterie, le soin...
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