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Maurice et Joseph partent ainsi seuls un jour (début 1942) pour rejoindre Albert et Henri à Menton. Leur traversée de la ligne de démarcation à Hagetmau5 se passe sans problème, Maurice allant jusqu'à faire passer dans la nuit la ligne à un groupe et gagner ainsi 20 000 francs. Après une longue route semée de dangers et un passage par Marseille6, ils retrouvent leurs grands frères à Menton.
Quatre mois plus tard, leurs parents sont arrêtés à Pau, internés au stade de la ville (qui était rattaché au camp de Gurs7) puis libérés grâce à l'intervention d'Henri.
Les quatre frères rejoignent ensuite leurs parents arrivés à Nice. Ils rentrent à l'école de la ville en septembre 1942 où ils passent toute une année scolaire (ils suivent l'avancée des alliés qui débarquent en Afrique du Nord en novembre 1942 puis en Sicile en juillet 1943).
Dès leur arrivée à Nice, Maurice et Joseph sympathisent avec des soldats italiens4 et réalisent avec eux quelques trafics. Les Italiens mènent alors une « politique » différente des Allemands et des Français : pas d'arrestation de Juifs en zone occupée. Mais le répit ne dure qu'un temps pour la famille Joffo. Le 8 septembre 1943, le maréchal Pietro Badoglio signe la capitulation italienne tandis que l'Italie du sud poursuit la guerre du côté des Alliés. La zone d'occupation italienne est envahie par les Allemands (déjà présents en zone libre depuis novembre 1942).
La famille Joffo doit à nouveau se disperser. Maurice et Joseph sont envoyés se cacher dans un camp pour la jeunesse (Moisson Nouvelle) à Golfe-Juan. Mais de passage à Nice, ils sont arrêtés et conduits à la Gestapo installée à l'hôtel Excelsior. Les deux frères nient être juifs et la Gestapo finit par libérer Maurice afin qu'il ramène des certificats de baptême catholique. Le curé de la Buffa (Église Saint-Pierre d’Arène8, rue de la Buffa à Nice) les lui fournit et intervient pour obtenir la libération des deux garçons, soutenu par Monseigneur Paul Rémond, archevêque de Nice. Libres, ils retournent à Moisson Nouvelle mais doivent vite fuir à nouveau.
Leurs parents sont restés cachés à Nice ; quand le père est arrêté (fin septembre ou début octobre 1943) et amené à l'hôtel Excelsior, Maurice et Joseph, qui viennent d'échapper de justesse aux griffes de la Gestapo, risquent d'être arrêtés de nouveau.
Au début du mois d’octobre, ils passent chez leur sœur se trouvant à Ainay-le-Vieil (dans le Cher), puis chez Albert, Henri et leur mère à Aix-les-Bains en Savoie11. De là, Maurice et Joseph vont se cacher dans un village, R (allusion à la ville de Rumilly où J. Joffo a séjourné pendant la guerre)12. Maurice y travaille à l'hôtel de Commerce et Joseph est engagé comme coursier et hébergé jusqu'à la libération par un libraire pétainiste qui ignore que Joseph est juif.
Le 8 juillet 19444, l'heure des comptes a sonné dans le village. Joseph sauve le libraire en déclarant qu'il savait qu'il était juif mais ne peut empêcher son arrestation. Mais lorsque Paris est libéré en août 1944, il l'abandonne pour retrouver sa famille qui a fini par regagner la capitale. Joseph prend le train pour Paris tandis que son frère Maurice, plus malin, se sert de la traction de son patron.
Le récit se termine par le retour de Joseph dans son quartier parisien. Là, il y retrouve sa mère et ses frères mais pas son père, qui ne reviendra pas de sa déportation au camp d'Auschwitz.
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