Répondre :
Réponse :
Bonsoir,
Cette citation de Bentham est, me semble t’il, à remette dans son contexte.
Explications :
Cette phrase se trouve au centre d’un texte qui a pour theme principal la souffrance animale, texte que voici :
Le jour arrivera peut-être où le reste de la création animale acquerra les droits que seule une main tyrannique a pu leur retirer. Les français ont déjà découvert que la noirceur de la peau n'était pas une raison pour abandonner un homme au caprice de ses persécuteurs sans lui laisser aucun recours. Peut-être admettra-t-on un jour que le nombre de pattes, la pilosité ou la terminaison de l'os sacrum sont des raisons tout aussi insuffisantes d'abandonner un être sentant à ce même sort. Quel autre critère doit permettre d'établir une distinction tranchée ? Est-ce la faculté de raisonner, ou peut-être la faculté de parler ? Mais un cheval ou un chien adulte est un être incomparablement plus rationnel qu'un nourrisson âgé d'un jour, d'une semaine ou même d'un mois - il a aussi plus de conversation. Mais à supposer qu'il n'en soit pas ainsi, qu'en résulterait-il ? La question n'est pas : "peuvent-ils raisonner ?", ni "peuvent-ils parler ?", mais "peuvent-ils souffrir ?".
Bentham (Jeremy), Introduction aux principes de la morale et de la législation, chap. XVII, 1789
Ce que Bentham entend par là, c’est que les animaux sont encore plus sentant que des nourrissons, au sens où ils peuvent souffrir. Pour Bentham, il n’y a pas de mort éthique, de souffrance éthique chez les animaux , car il n’y a pas de manière humaine de faire souffrir. Dans ce contexte, il n’est pas important de savoir si les animaux peuvent raisonner, au sens de juger, formuler des arguments, démontrer. Leurs capacités ne doivent pas servir à déterminer si on leur doit du respect, et à quel degré. Il est indéniable qu’un chien adulte est plus intelligent qu’un nouveau né. Pourtant on respecte les nouveaux mêmes. On pourrait même dire qu’on les sacralise bien plus que les animaux. Cet argument du degré de respect mérité équivalent au degré de raison est institué par l’humain, et lui sert à asservir les animaux, car c’est dans l’intérêt des humains de les ramener à l’état de choses. Sauf, que un individu qui souffre n’est pas une chose. Il n’est pas de la simple matière. Bentham fait ici de la sensibilité un critère de respectabilité. La souffrance d’un individu est le seul critère de respect que l’on doit à l’individu. en deux mots, on peut dire que si un individu, un vivant, souffre, on doit arrêter de le faire souffrir, on lui doit de le soulager.
C’est vraiment un plaidoyer en faveur de la reconnaissance de la légitimité des animaux à être pris en compte en tant qu’individu et non en tant qul’objet. C’est très novateur à l’époque.
En espérant avoir pu aider malgré cette grosse mise en contexte. Mais je trouve cela peu pertinent de Prendre cette citation sans son contexte.
bon courage !
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