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Sil vous plait est ce que vous pouvez me faire cette activité. Clément Marot, « De celui qui entra de nuit chez son amie » (1532)

De nuit comme de jour, il faut être aventureux,
Si l’on veut d’amour avoir des biens généreux.
Quant à moi, je n’eus jamais crainte pour mon âme
À part seulement, en entrant chez ma Dame,
D’être aperçu par des bavards dangereux.

Un soir bien tard, ils me rendirent si peureux,
Que j’avais l’impression qu’il faisait jour pour eux :
Pourtant entrai-je, et il n’en vint jamais de blâme
De nuit comme de jour.

La nuit je pris d’elle un fruit savoureux :
Au point du jour je vis son corps amoureux
Entre deux draps plus odorants qu’un basme1.
Mon Œil alors, qui de plaisir se pâme2,
Dit à mes Bras : « Vous êtes bien heureux
De nuit comme de jour. »

Clément Marot, « De celui qui entra de nuit chez son amie », L’Adolescence clémentine, rondeau XLVI, 1532, trad. du moyen français de Stanislaw Eon du Val, 2019.

1. Baume.
2. Éprouve un sentiment de ravissement.

Expliquer moi ce texte sil vous car je ne comprend pas vraiment le texte et j'ai besoins de le comprendre pour écrire un commentaire de texte et si vous pouvez m'aider aussi sur le commentaire du texte je vous remercie bcp .


Répondre :

Réponse :

La relation amoureuse dont il est question dans ce poème de Clément Marot n'est pas du tout celle de l'amour courtois où l'amant (=l'amoureux) se soumet à sa Dame. Ici, le poète se vante d'avoir de l'audace; d'oser la clandestinité pour se rendre chez la belle pour une nuit. Il revendique une aventure et les risques à prendre.

Il a choisi la, forme particulière du rondeau : il s'agit d'une forma ancienne composée de 3 strophes inégales  et jouant avec seulement deux rimes : eux/ame; On note le vers refrain : " De nuit comme de jour. "

Il se ferme sur lui-même en commençant et finissant de la même manière.

De nuit comme de jour, il faut être aventureux,

Si l’on veut d’amour avoir des biens généreux.

Quant à moi, je n’eus jamais crainte pour mon âme

À part seulement, en entrant chez ma Dame,

D’être aperçu par des bavards dangereux.

Un soir bien tard, ils me rendirent si peureux,

Que j’avais l’impression qu’il faisait jour pour eux :

Pourtant entrai-je, et il n’en vint jamais de blâme

De nuit comme de jour.

La nuit je pris d’elle un fruit savoureux :

Au point du jour je vis son corps amoureux

Entre deux draps plus odorants qu’un basme.

Mon Œil alors, qui de plaisir se pâme,

Dit à mes Bras : « Vous êtes bien heureux

De nuit comme de jour.