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Le début d'une autobiographie Groupement de textes Texte 1 : Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957 Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chèvriers. Garlaban, c'est une énorme tour de roches bleues, plantées au bord du Plan de l'Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l'Huveaune. La tour est un peu plus large que haute : mais comme elle sort du rocher à six cents mètres d'altitude, elle monte très haut dans le ciel de Provence, et parfois un nuage blanc du mois de juillet vient s'y reposer un moment. Texte 2 : Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 1848 J'étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l'équinoxe d'automne, empêchait d'entendre mes cris : on m'a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s'est jamais effacée de ma mémoire. Il n'y a pas de jour où, rêvant à ce que j'ai été, ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m'infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j'ai presque toujours traîné dans le malheur. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées. Texte 3 : Serge Grafteaux, Mémé Santerre, une vie, 1976 Je suis née le 23 décembre 1891. Ma mère m'a dit que, ce soir-là, une bise aigre et glaciale balayait notre coron (1), charriant des nuages de poudre blanche qui collait aux murs de briques et s'engouffrait sous les portes... Depuis une heure, elle s'était couchée, ma maman, dès les premières douleurs. Elle n'allait plus se lever neuf jours durant... Papa avait préparé le lit avec des draps réservés aux naissances, plus fins, moins rudes que ceux qui d'ordinaire garnissaient leur couche. (1) coron: maison ou groupe de maisons de mineurs, en Belgique et dans le nord de la France. Texte 4: Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, 1977 L'être que j'appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les huit heures du matin, à Bruxelles, et naissait d'un Français appartenant à une vieille famille du Nord, et d'une Belge dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s'étaient fixés dans le Hainaut. La maison où se passait cet événement, puisque toute naissance en est un pour le père et la mère et quelques personnes qui leur tiennent de près, se trouvait située au numéro 193 de l'avenue Louise, et a disparu il y a une quinzaine d'années, dévorée par un building. Questions: 1) Quel est le statut du narrateur dans chacun de ces extraits? 2) Quel est l'événement principal dans chacun de ces extraits ? Comment chacun des auteurs considère-t-il cet événement ? 3) Quel est l'événement secondaire dans chacun de ces extraits ? Justifiez votre réponse en relevant notamment des champs lexicaux. 4) A quel genre narratif appartiennent ces extraits ? Pourquoi ? 5) Comment appelle-t-on le début d'une cuvre ?​

Répondre :

Réponse :

1) Chacun des narrateur est aussi l'auteur.

2. L'élément principal relaté dans chaque extrait est la naissance.

3. Les éléments secondaires sont les lieux et le temps qu'il faisait.  

- la ville d'Aubagne, et autour le décor des roches bleues.

- la mer à proximité et un énorme rocher;

- un coron du nord et sa bise glaciale.

Les champs lexicaux :

Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chèvriers. Garlaban, c'est une énorme tour de roches bleues, plantées au bord du Plan de l'Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l'Huveaune. La tour est un peu plus large que haute : mais comme elle sort du rocher à six cents mètres d'altitude, elle monte très haut dans le ciel de Provence, et parfois un nuage blanc du mois de juillet vient s'y reposer un moment.

(Le relief et le climat)

Texte 2 : Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 1848 J'étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l'équinoxe d'automne, empêchait d'entendre mes cris : on m'a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s'est jamais effacée de ma mémoire. Il n'y a pas de jour où, rêvant à ce que j'ai été, ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m'infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j'ai presque toujours traîné dans le malheur. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.

(le climat et le décor)

Texte 3 : Serge Grafteaux, Mémé Santerre, une vie, 1976 Je suis née le 23 décembre 1891. Ma mère m'a dit que, ce soir-là, une bise aigre et glaciale balayait notre coron (1), charriant des nuages de poudre blanche qui collait aux murs de briques et s'engouffrait sous les portes... Depuis une heure, elle s'était couchée, ma maman, dès les premières douleurs. Elle n'allait plus se lever neuf jours durant... Papa avait préparé le lit avec des draps réservés aux naissances, plus fins, moins rudes que ceux qui d'ordinaire garnissaient leur couche. (1) coron: maison ou groupe de maisons de mineurs, en Belgique et dans le nord de la France.

(le climat et le décor)

Texte 4: Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, 1977 L'être que j'appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les huit heures du matin, à Bruxelles, et naissait d'un Français appartenant à une vieille famille du Nord, et d'une Belge dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s'étaient fixés dans le Hainaut. La maison où se passait cet événement, puisque toute naissance en est un pour le père et la mère et quelques personnes qui leur tiennent de près, se trouvait située au numéro 193 de l'avenue Louise, et a disparu il y a une quinzaine d'années, dévorée par un building.

4) Ces 4 textes appartiennent au genre de l'autobiographie.

5. Le début d'une oeuvre s'appelle l'incipit.

(le décor)