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Je n'aime plus la rue Saint-Martin
Depuis qu'André Platard l'a quittée.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin,
Je n'aime rien, pas même le vin.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin
Depuis qu'André Platard l'a quittée.
C'est mon ami, c'est mon copain.
Nous partagions la chambre et le pain.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin.
C'est mon ami, c'est mon copain.
Il a disparu un matin,
Ils l'ont emmené, on ne sait plus rien.
On ne l'a plus revu dans la rue Saint-Martin.
Pas la peine d'implorer les saints,
Saints Merri, Jacques, Gervais et Martin,
Pas même Valérien qui se cache sur la colline.
Le temps passe, on ne sait rien.
André Platard a quitté la rue Saint-Martin
Robert Desnos. États de veille, 1943


Répondre :

Réponse :

La disparition d'André Platard, un ami, un copain change le lieu que connait Desnos. Ce lieu est vide et le poète n'aime plus  la rue familière.

Le registre est familier, le ton pathétique car le poème, le genre choisi  est plein de sous entendus.

La douleur est exprimée par des répétition et l'énumération des manques et surtout des allusions : "ils l'ont emmené", "on ne sait plus rien'.

Poème engagé qui doit échapper à la censure.