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Bonjour moi je pense:
Le covid fait que l on peut moins voir ses proches
lien: https://management-datascience.org/articles/13614/
En cette période de déconfinement progressif, alors que la pandémie mondiale qui s’est abattue depuis le début de l’année menace de revenir dès l’automne, certains parlent de syndromes post-traumatiques. Le covid-19 a en effet balayé nos repères temporels et mis à mal la production de lien social. Privé de ses relations aux autres et du sens de sa place au monde, chacun a vécu une situation inédite et anxiogène.
S’ils sont légitimes pour enrayer la circulation du virus, les gestes barrières et la distance sociale sont contraire aux rites d’interaction qui président les interactions sociales. Dans les années 70, le sociologue Erving Goffman a montré dans « Les rites d’interaction » et « La mise en scène de la vie quotidienne » l’importance des signes de politesse, des échanges codifiés pour produire du lien social et contribuer à la construction identitaire de chacun. Ces signes de courtoisie témoignent de l’insertion dans un monde social et de la place de chacun dans la hiérarchie. Les rites d’interactions renseignent, valident et réaffirment publiquement l’inclusion de chacun dans la société.
Rappelons que la poignée de main signifiait à l’origine qu’on n’allait pas dégainer une épée pour menacer l’autre mais qu’on contraire, on était animé d’un geste amical. Le covid-19 n’a pas seulement supprimé les embrassades et serrages de main. Il les a interdit en faisant peser sur autrui une menace de mort. Là où régnait une fluidité relationnelle, s’installe l’embarras. On recule, on se tourne, gêné de signifier aussi manifestement à l’autre une peur qu’il nous contamine ou de le contaminer. Nerveusement éprouvante, cette situation exige de chacun de se tenir sur ses gardes et surtout remet en cause la production et l’entretien du lien social.
Comment signifier à l’autre, à travers le masque qu’il n’est pas menaçant afin de ne pas lui faire perdre la face ? Le masque parfois doublé d’une visière prive l’autre des signaux faibles : haussement de sourcils, sourire, micro-mouvements… Or, comme l’explique la sociologue Danah Doyd, par opposition au monde en ligne d’une pauvreté extrême, ces signaux faibles foisonnent dans les interactions en face-à-face et constituent même la plus importance source d’information dans les interactions sociales. Le verbal compterait moins que les signaux faibles non verbaux. En période de confinement, du fait du masque, les marqueurs de l’engagement deviennent tenus voire absents alors que le pare-engagement, c’est-à-dire l’évitement monte en puissance. La charge symbolique envoyée est lourde de sens. Autrement dit, l’analyse intuitive des signaux faibles est rendue difficile. Les habitudes acquises sont caduques. Cette situation inédite induit un coût cognitif et moral fort. Une nouvelle manière d’être au monde avec les autres s’instaure, un ethos nouveau à inventer sur le champ en quelques semaines.
Explications : J espere que cela te rendra service ;)
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