Réponse :
I. Un marcheur , l'image du poète
- "Le matin à peine levé
Il y a quelqu'un qui cherche
Une adresse perdue dans le chemin caché"
- la vie est une marche : "le cadran du temps"
"Quand le pas du marcheur sur le cadran qui compte
règle le mouvement et pousse l'horizon"
II. Les décors de la vie
- le vent, l'eau, l'air , le feu (rechercher les champs lexicaux)
- le gris poussière, le goût de cendre
- le soir chavirant, la nuit mouillée
III. Chemin tournant dans un univers qui bascule
- comme une marche sans but : "chemin caché"
- un univers qui vacille : "tangue, soir chavirant, les feux du désert s'éteignent un à un, astres dérouillés, fleurs dégringolent,
- impression dominante de solitude et de souffrance : "terrible, les cris, du bruit pour ien, j'ai perdu mon temps"
Explications :
Chemin tournant
Il y a un terrible gris de poussière dans le temps
Un vent du sud avec de fortes ailes
Les échos sourds de l'eau dans le soir chavirant
Et dans la nuit mouillée qui jaillit du tournant
des voix rugueuses qui se plaignent
Un goût de cendre sur la langue
Un bruit d'orgue dans les sentiers
Le navire du coeur qui tangue
Tous les désastres du métier
Quand les feux du désert s'éteignent un à un
Quand les yeux sont mouillés comme
des brins d'herbe
Quand la rosée descend les pieds nus sur les feuilles
Le matin à peine levé
Il y a quelqu'un qui cherche
Une adresse perdue dans le chemin caché
Les astres dérouillés et les fleurs dégringolent
A travers les branches cassées
Et le ruisseau obscur essuie ses lèvres molles à peine décollées
Quand le pas du marcheur sur le cadran qui compte
règle le mouvement et pousse l'horizon
Tous les cris sont passés tous les temps se rencontrent
Et moi je marche au ciel les yeux dans les rayons
Il y a du bruit pour rien et des noms dans ma tête
Des visages vivants
Tout ce qui s'est passé au monde
Et cette fête
Où j'ai perdu mon temps
Pierre Reverdy / Source du Vent (NRF) / 1929
