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Elle était déchaussée, elle était décoiffée,

Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;

Moi qui passais par là, je crus voir une fée,

Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?

Elle me regarda de ce regard suprême

Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,

Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,

Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;

Elle me regarda pour la seconde fois,

Et la belle folâtre devint alors pensive.

Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !

Comme l’eau caressait doucement le rivage !

Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,

La belle fille heureuse, effarée et sauvage,

Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.

V.Hugo, Les contemplations (1855).
Je dois faire un bilan sur ce poème aidez moi svp c'est pour demain ?
Help me !
Merci d'avance


Répondre :

Bonjour

Victor Hugo a su mettre en avant le mouvement romantique en intégrant une rencontre amoureuse dans la nature, sans aucune trace de la société. Cela montre que le vrai amour est plus fort dans la nature que dans la civilisation, avec ses lois et ses règles de comportement. Ce poème est très probablement autobiographique, cependant nous restons entre rêve et réalité car la jeune fille se rapproche d’une créature fantastique, telle une fée ou une nymphe. Les sentiments et les sensations sont ressentis grâce au lyrisme du poème, ainsi Victor Hugo exprime le bon souvenir d’un amour véritable et sauvage, tout comme la nature et la femme l’ont été.